Je trouve que les études sur les facteurs de classement des recherches sont très rares en France. Je vois parfois des collègues intervenir sur des forums, mais les vrais consultants capables de mettre en garde 6 mois à l’avance, voire davantage, sont pénuriques (nous sommes peu à le faire, et j'en suis assez surpris en vérité). Quand il existe une mise à jour des algorithmes de Google, je remarque beaucoup de communication sur l'annonce, mais peu de monde apte à expliquer ce qui vient de se passer concrètement. Par contre, qu’est-ce qu’il y a comme blogs ! Mais alors de quoi parlent-ils s’ils ne savent rien du cœur d'un changement ? Parce que reprendre ce qui existe déjà, voire parler de critères désuets, ou affirmer des conclusions injustifiées parce que le blogueur n’effectue pas de tests grandeur nature, est un phénomène dangereux pour un entrepreneur propriétaire d’un site Internet qui va croire ce qu’il lit.
Pour illustrer, il faut comprendre qu’avoir un site en ligne ne représente rien d’autre que posséder un outil numérique. Ce qui va vous apporter le succès convoité, c’est votre capacité à prendre les bonnes décisions. Ou l’aptitude du spécialiste freelance à choisir les stratégies correctes. Nous sommes en période de confinement relatif, et beaucoup de propriétaires de plateformes de mise en relation repoussent à une date ultérieure leurs campagnes de référencement naturel. Ils me disent lire des blogs leur faisant comprendre que ça ne sert à rien de payer pendant les mois de confinement, puisqu’ils ne pourront pas remplir l’objet de leur mission. Et de conclure qu’ils ne pourront pas gagner d’argent, alors qu’ils en dépenseront toujours. Ce qui leur semble être un problème.
Ce type de réflexion est à l’inverse des bonnes pratiques de professionnels, et inciter un entrepreneur à ne pas investir maintenant alors que le référencement naturel donne un résultat qu’à partir d’un moyen terme, c’est perdre un temps précieux. Si vous êtes facturés pendant 6 mois alors que la crise pandémique ou tout autre trouble social freine considérablement les interactions sur votre site Internet, quand tout redevient normal dans 6 mois, vous pouvez cueillir les fruits de votre pugnacité. Si vous décidez de surseoir à tout campagne de SEO, arrive ce bout du tunnel semestriel pour vous engager de nouveau. Mais alors que la vie économique reprend, votre site continue à stagner parce que son positionnement n’a pas bougé d’un iota. Ce qui est normal puisque personne n’a travaillé dessus.
Je souhaite par conséquent vous parler aujourd’hui des bons comportements. Bien sûr les techniques de référencement comptent, mais votre capacité à prendre les bonnes décisions prime. La réussite d’un site Internet tient aussi en votre capacité de juger une situation de façon correcte. Dans ce second volet dédié aux bons réflexes, je vais vous parler du savoir analyser une situation.
L’'interprétation donnée à des lectures de blogs ou à des résultats d’études peu documentées est parfois sujette à discussion. Que ce soit par les auteurs d’une étude considérée, ou par des internautes qui les lisent et les partagent, qu'ils soient prestataires en référencement naturel ou entrepreneurs du Web.
Un spécialiste SEO analyse une situation depuis des similitudes dans un environnement identique. Le consultant réalise toujours un audit manuel de chaque biotope avant d'interpréter quoi que ce soit. La conviction est acquise lors d'observations selon lesquelles de multiples situations se produisent systématiquement dans un écosystème identique. La difficulté de conclure avec conviction existe quand les fréquences sont variables, en raison d’un biotope non plus identique mais juste similaire. Car ce n’est pas la même chose, il manque des preuves évidentes.
Or beaucoup de monde évalue en fonction de la récurrence. A moins d’être un expert en référencement, mon premier conseil est de veiller à vos conclusions. Dans l’exemple que je donnais en introduction, peut-être que pour la plateforme de mise en relation concernée, il était correct de surseoir aux dépenses. Mais dans la majorité des cas, n’arrêtez pas vos campagnes. Une situation se rencontrant fréquemment n’est qu’un indice, pas une preuve de la cause. Donc attention aux certitudes trop rapides.
Un autre fait à considérer avec attention : les moteurs de recherche ne mesure jamais un seul facteur pour évaluer le classement d'une page. Il s'agit toujours d'un mélange complexe de plusieurs facteurs, la pondération de chacun variant en fonction de la requête et d'autres circonstances. Il est donc presque impossible d'isoler un seul élément en tant que facteur causal.
Un réflexe maladroit est très présent chez les internautes novices ou profitant d’une petite culture SEO : quand 2 événements se produisent ensemble, ils ont la conviction qu’ils sont liés. Un consultant professionnel sait que c’est faux. Ils peuvent être distincts. A titre d’illustration, je vois de nouveau passer des appels d’offres où le porteur du projet souhaite référencer son site sur service + ville ou produit + ville. Le site concurrent en 1ère position et un second en 2ème position utilisent des contenus rédactionnels à trous, c'est-à-dire que le même texte est présent sur toutes les pages. C’est le développeur qui programme le système pour remplir ces trous en fonction de la page. Depuis quelques années déjà, cette pratique est en infraction avec les règles de Google. Or les sites de 2012 déjà positionnés grâce à cette technique ne sont pas impactés. Du moins tant qu’il n’y a pas de changements majeurs On Site.
En prenant pour acquis une situation de vos 2 premiers concurrents, vous pouvez légitimement croire qu’en faisant de même aujourd’hui, votre site peut arriver au même résultat. Alors que non, une similitude peut amener une conclusion inverse.
Il peut également exister un autre facteur entrant en jeu, et il faut une expertise pour analyser correctement un environnement complet, un audit manuel s'impose. Pour illustrer, 2 entrepreneurs associés cherchaient un consultant freelance pour vérifier les forces et faiblesses d'une refonted'un site Internet, dont la nouvelle mouture n'était accessible que par un mot de passe. Ils ont fait ce choix pour éviter que les robots des moteurs de recherches n'indexent des pages provisoires et en duplicate content. Avant de récupérer le dossier, l'une des associées a confié la mission à un freelance qui n'a pas faire passer son Bot pour une analyse automatique, puisqu'il ne peut pas crawler des pages où un login est attendu. N'ayant pas de nouvelles, les associés se sont manifestés, et il leur a claqué la porte au nez.
J’échangeais sur le sujet de l'expertise de la personne en charge d'un audit avec un confrère employé d’une société dont il gère le référencement naturel, et j’ai beaucoup aimé son analogie : il y a beaucoup de grenouilles sur les routes bretonnes quand il pleut, ce qui ne veut pas dire qu'il a plu des grenouilles en Bretagne ;-) Vous possédez assez de maturité pour savoir que c’est faux, que les 2 phénomènes sont liés à le tropisme de ces amphibiens pour l'eauqui est tombée à souhait. Dans le cadre d'une analyse d'un site, c’est identique : il faut de la maturité pour avancer une conclusion, et proposer des solutions pertinentes.
Cette expertise se forge de 2 façons :
Il faut que ces 2 critères soient réunis. Car il peut exercer depuis 5 ans mais n’avoir eu que 2 clients, ou avoir réalisé 50 missions de 2 jours sur 1 an (alors qu'il faut plusieurs semaines pour chaque analyse). Dans ces situations, il n’existe pas d'excellence. Ici également, ne vous laissez pas bercer par les chiffres. Regardez les deux versants du profil d'un professionnel.
Si vous désirez analyser un concurrent, ou votre propre site comme le ferait un spécialiste sérieux, vous pouvez accorder de la valeur aux similitudes, mais en les abordant avec précaution, et surtout sans les traduire en convictions. Un facteur particulièrement élevée justifie un audit plus poussé, suscite une réflexion plus approfondie qui pourrait être utile.
